Manolo Hugué

Portrait

Manolo Hugué, sculpteur et peintre, nait à Barcelona en 1872 dans le quartier gothique et meurt à Caldes de Montbui en 1947. Enfance compli-quée, élèvé dans un profond sentiment religieux, sociable, ses amis, fier de lui, doué d'une grande imagination et noblesse, non-conformiste, auto-didacte, son oeuvre est impregnée d'un fort realisme vital.


Autoportrait. Gouache 1927. Musée de Caldes de Montbui-Thermalia*

Barcelona

Son père, Benigno Martinez, sous-lieutenant de l'armée espagnole, part en colonies d'Outre-mer avant la naissance de l'enfant. il passe les 5 premières années de sa vie à Cuba. En 1877 mère et fils rentrent à Barcelona... Pendant son adolescence, il mène une vie errante dans la rue. Mais il sait en tirer profit. Il y découvre son goût pour l'architecture, la sculpture, le dessin. Il rentre dans les églises, il observe les sculptures du coeur de la Cathédrale de Barcelona, les voûtes, les chapitaux… Sa vocation commence à se dessiner. Peu à peu il s'introduit dans de petits cercles artistiques. Il fréquante les "Quatre gats" et fait la connaissance de Rusiñol, Casas, Utrillo, Picasso (1890)...

Paris

En 1901 il s'en va à Paris. Il ne parle pas plus de trois mots de français. Il vit dans l'extreme misère et pour manger il fait toute sorte de petits travaux. Il survit et travaille dans des ateliers, des cafés de Montmartre avec d'autres amis bohémes (Picasso, Sunyer, Zuloaga...). A Paris il cherche à s'instruire et il se lie d'amitié avec des écrivains célébres ( Moréas, G. Apollinaire, M. Jacob…), de grands compositeurs (Albeniz, Falla…). Il s'initie dans la création de bijoux. À Paris il rencontre Totote sa compagne pour la vie. A l'âge de 35 ans Manolo commence à mener une vie plus stable. Un marchand parisien découvre son génie et lui achète des oeuvres. Mais, l'artiste a besoin d'une ambiance plus calme et, conseillé par des amis il s'en va dans le Midi.

Quartier de Montmartre à Paris

 

 

"La Llobera" femme en bronze. 1910 Musée de Caldes de Montbui-Thermalia*

 

Céret

En 1910, il s'installe à Céret ainsi que d'autres artistes amis de Paris ( Picasso, J. Sunyer. Maillol.. ). À Céret il trouve la paix et le repos qui lui permettront d'épanouir son talent et de dévélopper son art. Il participe à des exposicions (New York). En 1914, la guerre brise brusquement l'athmosphère favorable à l'épanouissement de sa carrière et disperse plusieurs de ses amis Déçu, il écrit des poèmes. Il rentre en Catalogne chez sa soeur à Arenys de Munt. Pendant ce temps il expose à Barcelona. La guerre s'achève et il retourne à Céret. Son marchand lui renouvelle son contrat de vente à Paris. Manolo vit, grâce à une sécurité matérielle, une étape heureuse et féconde. Il vit près de la nature, il se passionne pour la tauroma-quie. Mais en 1926 il ressent les premières attaques d'une poliartritres qui lui déforme les mains; il doit faire appel à un collaborateur pour continuer son travail. C'est alors qu'il s'adonne à la peinture en faisant surtout des portraits et des natures mortes. Il doit entrer en clinique à Perpignan mais de retour à la maison sa maladie s'aggrave et il décide de revenir en Espagne, à Arenys de Munt... en 1926 il ressent les premières attaques d'une poliartritres qui lui déforme les mains; il doit faire appel à un collaborateur pour continuer son travail. Son docteur l'envoie prendre les eaux thermales à Caldes de Montbui. Josep Pla publie La vie de Manolo racontée par lui même en 1928. Les effets des eaux de Caldes améliorent son état de santé et les temoignages de sympathie de beaucoup d'artistes (parmi eux des jeunes qui l'ont choisi pour maître) se multiplient Dès lors, il ne pourra plus se passer de cette station thermale, il vend sa maison à Céret, se marie avec Totote et s'installe à Caldes.

Caldes

En 1929, il s'installe dans une maison en pleine nature. Il séjourne à Sant Feliu de Codines en été, il rend souvent visite à son ami Josep Maragall à l'Ametlla. Ses sculptures sont de plus en plus réalistes, mais à cause sa maladie il se consacre plus à la peinture. Totote et lui adoptent une fille, Rose. Malgrè l'âge et la maladie il se sent à l'aise. Il participe à des expositions (Barcelona, Frankfurt, Berlin, Praga…) En 1941 apparait le livre L'escultor Manolo Hugué de Rafael Benet, peintre et critique d'art, grand connaisseur de Manolo. Le 17 novembre 1945 meurt à Caldes de Montbui le créateur d'une oeuvre de projection internationale qui constitue une grande apportation de la sculpture catalane au panorama artistique international.

Torero en bronze.1941. Musée de Caldes de Montbui-Thermalia

Français

*Les oeuvres apparaissant sur cette page sont déposées au musée de Caldes de Montbui-Thermalia et font partie du Fonds Patrimonial de la Diputació de Barcelona.
Informations tirées de: MANOLO Manuel Hugué Editions Tramontane, Perpignan 1967